Toutes les références

Internet est un réseau mondial de matériel informatique interconnecté : d'un côté les équipements numériques utilisateurs, et de l'autre infrastructures réseau et data centers.
62% de l'humanité utilise internet, et le volume de données échangées augmente de manière exponentielle.

Quand on les utilise, équipements numériques, infrastructures réseau, et data centers consomment de l'électricité. Ce sont les équipements numériques qui consomment le plus. La majorité de l'électricité mondiale est produite en consommant des énergies fossiles.

Tout commence par l'utilisation d'équipements numériques...
Environ 1,4 milliards d'ordinateurs sont utilisés dans le monde.

Pour fonctionner, internet et les réseaux ont besoin d’infrastructures : câbles terrestres et sous-marins, antennes-relais, satellites, routeurs, box internet...
Ces infrastructures doivent être alimentées en électricité.

Pour fonctionner, internet et les réseaux ont besoin de centres de stockage et de traitement des données, appelés data centers. Ils sont composés de serveurs, dont quelques centaines de millions sont en service dans le monde.
Ils doivent être alimentés en électricité.

Tout commence par l’utilisation d’équipements numériques...
Environ 3,5 milliards de smartphones sont utilisés dans le monde.

Tout commence par l’utilisation d’équipements numériques...
Au total 34 milliards d'équipements numériques sont utilisés dans le monde : au-delà des ordinateurs et smartphones, ce sont aussi des télévisions, tablettes, imprimantes, consoles de jeux vidéo, objets connectés, caméras de surveillance, écrans publicitaires...
Ce chiffre croît fortement chaque année.

En fin de vie, le matériel numérique que l'on utilise devient un "déchet d’équipements électriques et électroniques" (DEEE). Cela est accéléré par l'obsolescence technique et psychologique.
Au niveau mondial, 17% de ces déchets sont collectés en vue d'un recyclage. Ce qui n'est pas recyclé est enfoui, incinéré, ou géré par des circuits illégaux.

Plus de 80% de toute l'énergie primaire consommée dans le monde est d'origine fossile : charbon, pétrole et gaz. La combustion d'énergies fossiles émet du CO2 qui est le principal gaz à effet de serre d’origine humaine.

L'obsolescence technique correspond à la réduction de la durée de vie d’un bien par des facteurs techniques :
- Obsolescence matérielle : fragile, difficile à réparer, pièces détachées chères...
- Obsolescence logicielle : incompatibilités, ralentissements, durée limitée du support...
L’obsolescence est programmée lorsque la réduction de la durée de vie est sciemment visée dès la conception du produit.

Le sac à dos écologique comptabilise toutes les ressources naturelles mobilisées depuis l’extraction des matières premières jusqu’à la fabrication du produit fini. Par exemple, la fabrication d’un ordinateur de 2kg nécessite de mobiliser 800kg de ressources.

Extraction, fabrication des composants, assemblage, transport : des industries sont nécessaires pour fabriquer les équipements numériques que l'on utilise. La fabrication nécessite à la fois de l’énergie et des ressources, notamment des métaux.
La fabrication des équipements numériques mobilise une grande part de l’énergie et l’essentiel des ressources naturelles utilisées par le numérique.

Extraction, fabrication des composants, assemblage, transport : des industries sont nécessaires pour fabriquer les éléments d'infrastructure réseau et les data centers que l'on utilise.
La fabrication nécessite à la fois de l’énergie et des ressources, notamment des métaux.

80% des flux mondiaux de données internet sont des flux vidéo : vidéo à la demande, sites de partage vidéo, porno, vidéos de réseaux sociaux, TV, visioconférence, vidéosurveillance...

Des matières premières sont extraites de la croûte terrestre puis raffinées pour obtenir les énergies fossiles et métaux nécessaires au matériel numérique.
Extraction et raffinage sont des procédés industriels très consommateurs d’énergie, de produits chimiques et d’eau douce. Ils sont la cause d'importantes pollutions locales et parfois de problèmes sociaux et éthiques. De plus, ces ressources sont finies, présentes en quantités limitées.

Via la consommation d'énergies fossiles, le secteur du numérique est responsable de 3 à 4% des émissions mondiales de Gaz à Effet de Serre (GES) d’origine humaine.
Cela contribue au dérèglement climatique.

Une part des déchets électroniques finit en centre d’enfouissement ou en incinérateur.
On parle de "valorisation énergétique" pour l'incinération : brûler des déchets pour produire de l'énergie. Cela émet des gaz toxiques et laisse environ 300 kg de résidus solides et cendres par tonne brûlée.
Ces déchets enfouis, gaz et résidus peuvent polluer les sols, l’eau et l’air.

Le matériel numérique est composé principalement de métaux, il y en a environ 50 différents dans un équipement :
- métaux communs : fer, alu, cuivre, etc.
- métaux précieux : or, argent, platine, etc.
- métaux rares : cobalt, tantale, indium, etc.
Ces métaux sont présents en faible concentration dans des minerais extraits de la croûte terrestre.

Tags : Numérique

L'extraction minière consomme énormément d'eau douce.
Pour les nombreux gisements situés dans des zones soumises à un stress hydrique, ces besoins en eau douce entrent en concurrence avec les besoins agricoles et les besoins quotidiens des populations locales.

Les déchets électroniques collectés peuvent entrer en filière de recyclage. Une faible partie de la matière sera séparée et recyclée, mais la majeure partie reste non-recyclable et finit en centre d'enfouissement ou en incinération.
Le recyclage est donc une solution très partielle, mais il y a également d'autres limites au recyclage.

Tags : Numérique

Il s'agit de la réduction de la durée de vie et d’utilisation d’un bien par des facteurs psychologiques : l'image du produit est rapidement dévalorisée auprès de l'utilisateur via des renouvellements fréquents de gamme, du marketing intensif, des effets de mode...
88% de Français changent de smartphone alors que l'ancien fonctionne encore.

Au moins 60% des déchets électroniques sont gérés par des circuits illégaux.
Ils sont alors souvent retraités dans des conditions humaines et environnementales désastreuses pour en extraire quelques éléments de valeur avant d'abandonner les restes, souvent toxiques, dans des décharges sauvages.

Les gaz à effet de serre issus des activités humaines créent un effet de serre additionnel, ce qui entraîne une augmentation des températures moyennes, et accroît ainsi le nombre et l'intensité d’événements climatiques extrêmes : canicules, sécheresses, inondations, cyclones, incendies...
Pour approfondir le sujet, nous vous conseillons l'atelier "La Fresque du Climat".

Dérèglement climatique et pollutions sont des causes majeures de perte de biodiversité, elle-même essentielle à l'agriculture et à la vie humaine.
Pour approfondir le sujet, nous vous conseillons l'atelier "La Fresque de la Biodiversité".

Devenus inutilisés par les mécanismes de l'obsolescence technique et psychologique, beaucoup d'équipements encore fonctionnels restent stockés dans des tiroirs... avant souvent d’être jetés des années plus tard.
On estime que 100 millions de smartphones sont inutilisés dans les foyers français.

Tags : Numérique

Des matières toxiques sont émises lors de l'extraction et raffinage de ressources naturelles, lors de la fabrication du matériel, ainsi que lors du traitement de déchets électroniques. Cela génère des pollutions des sols, de l'eau et de l'air.
Ces pollutions locales détruisent des écosystèmes, nuisent à la biodiversité, et affectent la santé humaine.

Extraction et raffinage de ressources naturelles, fabrication du matériel, et traitement des déchets électroniques peuvent être réalisés dans des conditions de travail indécentes : salaires insuffisants pour mener une vie décente, manque de protections face aux substances nocives pour la santé, travail d'enfants, ou encore travail forcé.

Les ressources en énergies fossiles et en métaux sont limitées : plus une ressource est extraite, plus elle se raréfie, et plus son extraction se fait avec un coût économique, énergétique et environnemental important.
Pénuries et flambées de prix de ressources critiques sont possibles, ce qui peut provoquer des tensions géopolitiques et des ruptures de continuité de services numériques.

Beaucoup de matériaux ne se recyclent pas : ils se décyclent, c'est à dire qu'ils perdent en qualité à chaque cycle. Après avoir été "cyclés" quelques fois, ils deviennent non recyclables.
De plus, tout procédé industriel de recyclage doit être alimenté en énergie et en matières premières.

Les pollutions locales des sols, de l’eau, de l’air peuvent avoir d'importants impacts sur la santé humaine : cancers, problèmes respiratoires, intoxications...

L'usage intensif du numérique, notamment du smartphone et des réseaux sociaux, peut causer anxiété, dépendance, troubles de la concentration, ou encore accentuer nos biais cognitifs. L'enfant et l'adolescent sont particulièrement vulnérables.

En cas de pénuries de ressources clés en métaux ou énergie pour fabriquer et alimenter le matériel numérique, des ruptures de continuité de services sont possibles.
Le numérique pourrait alors manquer là où il est utile.

Face à une demande croissante, des pénuries de certaines ressources nécessaires au numérique peuvent
provoquer des arbitrages entre usages, filières industrielles ou clients.
Cela peut engendrer des tensions géopolitiques entre pays exportateurs et importateurs, voire déboucher sur des conflits.

Objets connectés, blockchain, robots, intelligence artificielle, 5G, IT for green, véhicule autonome, réalité augmentée, cloud gaming, métavers, humain augmenté...
Utiles ou futiles, de nouveaux usages du numérique émergent et se déploient vite. Ils influencent voire accélèrent nombre d’autres secteurs et activités humaines.
C’est une évolution collective dont un individu a du mal à sortir seul.

Nous optimisons ressources et énergie depuis longtemps, mais les gains d’efficacité prévus grâce aux innovations sont compensés par une augmentation des usages et une adaptation des comportements : c’est l’effet rebond.
La technologie seule ne permet pas de consommer moins de ressources.

Pour éviter les multiples effets rebonds, le moyen le plus efficace est de modérer nos achats de matériel et nos usages numériques.

A-t-on besoin de grands écrans publicitaires ? Ou encore d'un écran tactile sur notre machine à laver ?
Les écrans sont partout et la taille moyenne des écrans TV a plus que doublé en 20 ans.
Un écran plus petit nécessite moins de matières premières et d'énergie lors de sa fabrication. Il consomme aussi moins d'électricité à l’utilisation.

- Utiliser une qualité vidéo réduite, sortir des schémas de captation d’attention forcée type “autoplay”, et questionner un usage vidéo intensif
- Privilégier un accès internet par câble ou wifi, éviter la 3G/4G/5G plus énergivore
- Réduire la quantité de données stockées, et favoriser leur stockage local

Le numérique engendre des effets rebonds et accélère nombre d’activités humaines. Numériser ne permet généralement pas de réduire les impacts environnementaux au total.
Tout n’a pas besoin d’être numérique : on peut penser low-tech (simple et accessible), ou encore maintenir un accès humain et sans numérique aux services publics et d'entreprise.

Réduire le superflu : par exemple une box internet consomme autant qu’un réfrigérateur.
Privilégier l’électricité bas carbone, mais toute énergie a de multiples impacts : CO2, biodiversité, extraction de ressources, pollutions... et les énergies renouvelables posent aussi des problèmes.
Il n'existe aucune énergie "propre". Le plus efficace est donc d’en consommer moins.

En plus d’optimiser le code, l’éco-conception questionne le besoin, évite les fonctionnalités inutiles, et réfléchit en amont aux impacts environnementaux du service numérique sur tout son cycle de vie.
Cela préserve des ressources en phase d’utilisation, et évite aussi le renouvellement accéléré du matériel.

Tags : Numérique

Mesurer l’ensemble des impacts à toutes les étapes du cycle de vie des produits et services, pour mieux cibler ses principaux axes d'amélioration.
En entreprise notamment, la mesure est une étape essentielle pour un numérique plus durable :
1. comprendre, 2. mesurer, 3. éviter, 4. réduire

La connaissance approfondie du problème et des solutions potentielles est un moteur d'action pour emmener avec nous collaborateurs, partenaires, clients, représentants politiques, entourage, enfants ou élèves dans une transition vers un numérique plus durable.

Allonger la durée de garantie légale, cela permet d’allonger la durée de vie des équipements, et donc de réduire la quantité d'équipements fabriqués.
Cela a de l'intérêt à condition que la réparation soit privilégiée sur l'échange à neuf pendant la période de garantie.
Une durée de garantie légale réaliste pourrait être de 10 ans.

Tags : Numérique

- Côté fabricant, développer du matériel robuste, modulaire, facilement réparable, avec des pièces détachées disponibles à prix accessible, et avec une empreinte réduite sur toute la chaîne de fabrication
- Côté utilisateur, privilégier du matériel avec un haut niveau de durabilité et de réparabilité, pour qu’il vive longtemps et pour faire pression sur les fabricants

- Dissocier mises à jour correctives et évolutives
- Imposer la réversibilité des mises à jour
- Ouvrir le code des logiciels après la fin de leur support technique
- Privilégier des logiciels libres / légers /avec un support longue durée
- Nettoyer le système régulièrement et désinstaller les logiciels inutilisés
Si nécessaire, vous trouverez certainement de l'aide dans votre entourage ou via des initiatives associatives.

Tags : Numérique

Réserver la technologie aux cas où elle améliore le bien-être humain, en mettant en balance les bénéfices humains et environnementaux espérés avec les impacts négatifs.
Par exemple, un déploiement 5G engendre des effets rebonds importants et des impacts environnementaux négatifs face à des bénéfices mitigés.

La mutualisation permet de maximiser l’utilisation de matériel et d’en réduire le nombre. A-t-on besoin :
- de 50 box internet dans les 50 appartements d'une copropriété ?
- de 4 réseaux télécom différents ?
- de plusieurs écrans par personne ?
Cela peut impliquer de questionner les modèles économiques, et d’opter par exemple pour l’économie de la fonctionnalité.

Aider les avancées collectives :
- Voter et exprimer son avis auprès de ses élus, députés, sénateurs, maires...
- S’organiser entre citoyens pour faire pression sur les décideurs
- Pousser ces sujets en interne au sein de son entreprise ou organisation